La République du Guatemala, en Amérique centrale, compte plusieurs grands réseaux commerciaux de radio numérique mobile à ressources partagées de niveau III, peut-être les plus importants au monde. Une entreprise locale, Corporación Radio Electrónica (Crelosa), exploite en effet plusieurs systèmes radio pour des utilisateurs publics et privés. La société a été fondée en 1988 par un jeune diplômé en électronique, Stuart Scott, aujourd’hui directeur général, afin de fournir une solution de communication à une entreprise familiale.

Depuis, il a appris à maîtriser un large spectre de technologies de radiodiffusion bidirectionnelle, de sa forme la plus simple jusqu’à la radio à ressources partagées, qu’il fut le premier à proposer dans la région. Et il a installé des dizaines de systèmes, notamment des répéteurs communautaires, des systèmes propriétaires, des solutions conformes à la norme MPT1327 (développée au Royaume-Uni) ou utilisant les technologies américaines LTR et LTR-net, ainsi qu’un ensemble de fonctions complémentaires telles que les interconnexions téléphoniques.

J’ai grandi avec les radios et je les adore. C’est un univers fascinant.

Aujourd’hui, Crelosa exploite 19 sites de radio numérique mobile (DMR) sur lesquels reposent six réseaux partagés entre plusieurs abonnés et 14 systèmes privés. Parmi ses clients et usagers figurent des organismes publics, la police, les pompiers, et Transurbano, l’opérateur de transports métropolitains intégrés de la ville de Guatemala.

Transport et télémétrie

M. Scott met en avant Transurbano pour son utilisation particulièrement exhaustive de la technologie DMR, à commencer par la rétrocompatibilité avec le système analogique à ressources partagées. « Le système DMR exploite plus de 1 500 unités, la plupart installées dans des bus », explique-t-il. « Ils ont commencé avec l'analogique, puis ont finalement adopté le numérique, et la différence entre les deux était colossale. »

Nous utilisons la télémétrie, la messagerie texte et le GPS, exclusivement de la marque Hytera. Nous avons créé notre propre application pour gérer les besoins de nos clients, en particulier pour celui-ci. Nous élaborons des systèmes qui utilisent énormément de données, par exemple la localisation par satellite. Je pense que le GPS fonctionne très bien avec la DMR.

Grâce aux fonctions de télémétrie, Crelosa a pu renforcer le contrôle des titres de transport et la gestion de la flotte de véhicules.

« Les bus ont une porte pour monter et une porte pour descendre », explique M. Scott. « L’idée, c’est que les passagers ne puissent pas monter par la sortie, parce qu’il est alors très facile de voyager gratuitement. »

« La télémétrie donne plusieurs types d’informations : tout d’abord, elle signale l’ouverture de la porte de sortie. Elle indique quand le bouton de sortie est actionné. Lorsque le bouton est actionné, mais que la porte ne s’ouvre pas, il y a un problème. Et si la porte s’ouvre alors que vous n’avez pas appuyé sur le bouton de sortie, il y a aussi un problème. Au fond, le système vous dit quand les choses ne fonctionnent pas correctement. »

« L’autre fonction de télémétrie concerne les boutons de détresse ou d’urgence. Nous en avons deux : l’un à l’arrière, l'autre à côté du chauffeur. Lorsqu’ils sont actionnés, l’agent du central sait automatiquement qu’il y a une situation d’urgence. Ce sont des choses qui arrivent ! »

« L’agent du central appuie sur un bouton et peut alors se servir du microphone du bus pendant une période déterminée. Nous avons configuré une période de transmission de 30 secondes, puis une attente de 10 secondes. Ensuite, l’agent peut parler avec le chauffeur. Puis le système revient automatiquement en mode de transmission. »

« Ainsi », poursuit-il, « le chauffeur peut communiquer avec le central sans appuyer lui-même sur le bouton de messagerie vocale instantanée, ni faire quoi que ce soit. » Et il ajoute : « Crelosa a également exploité les fonctions de télémétrie de la DRM sur ses propres sites radio »

« Sur chaque site de répéteur que nous avons, même si nous utilisons des micro-ondes et des flux vidéo, etc., nous avons installé une radio numérique avec un système de télémétrie. Nous savons donc quand les portes du site sont ouvertes et fermées. Un autre système nous signale lorsque l’alarme du site est activée ou désactivée. »

Finalement, il nous confie :

Vous savez, je ne suis pas une usine, je suis un client : j’achète des produits et je teste toutes les radios. Toutes les radios que nous avons ici sont testées à fond.

Communications confidentielles

« Avec le numérique, le son est puissant et de qualité », déclare M. Scott. « Nous n’avons plus de chuintements ni de sifflements. » La DMR présente également d’importants avantages pour les clients tels que les pompiers, car il est désormais impossible d’intercepter leurs échanges radio en cours d’intervention par le biais d’une antenne ou d’une radio volée.

« Les pompiers sont passés au numérique après toute une série de problèmes avec la radio conventionnelle, en termes de couverture, mais aussi en termes d’intrusions », raconte-t-il. « Ils voulaient davantage de confidentialité dans leurs communications, parce que, systématiquement, quand ils arrivaient sur place, il y avait déjà quelqu’un. »

Les journalistes de la presse à sensation ou même des représentants des pompes funèbres se présentaient si vite sur les lieux de l’incident que c’en était suspect.

« Il leur fallait un système confidentiel », résume M. Scott. « Et dans ce domaine, le plus efficace et le moins cher, c’est la DMR. Nous les avons rencontrés. Nous avons examiné la solution Tetra (hors de portée pour eux, car trop chère) et Apco 25 (très chère également, à cause du prix des terminaux). Alors ils ont choisi la DMR. »

Pseudo trunking

Après avoir essayé les radios DMR de quelques fabricants, les pompiers ont opté pour un système Hytera, essentiellement parce qu’il permettait de doubler la capacité en prenant en charge le mode « Pseudo Trunking », c’est-à-dire l’utilisation de deux intervalles sur un même canal.

« Si un intervalle est occupé, la radio utilise l’autre », explique M. Scott. « Ce n’est pas une solution exceptionnelle, car elle ne procure qu’un seul intervalle supplémentaire, mais en réalité, ça fait toute la différence pour le client. »

« Normalement, le système fonctionne sur le premier intervalle. Toutes les unités étant programmées sur cet intervalle, elles vérifient s’il est occupé. Si c’est le cas, elles passent automatiquement sur le deuxième intervalle. Et les récepteurs continuent de sonder l’un ou l’autre des intervalles. »

Bien que le signal numérique soit intrinsèquement résistant aux interceptions, les pompiers apprécient particulièrement la capacité de chiffrement numérique de la voix proposée par la DMR.

Hytera dispose de l’un des meilleurs protocoles de chiffrement du marché, avec trois modes disponibles sur la DMR : 16 bits, 128 bits et 256 bits. Nous avons donné au client la possibilité de modifier lui-même les clés de chiffrement. C’est donc lui qui maîtrise la confidentialité de ses communications.

Connexion via IP

Le système Hytera offre une autre fonction, chère à M. Scott : la possibilité d’interconnecter les répéteurs via une liaison de données sur IP, qui permet de couvrir une zone étendue de manière simple.

« Dès que l’on commence à utiliser le Pseudo Trunking sur un site, le client veut élargir la zone de couverture », explique-t-il. « Il faut donc installer des répéteurs. »

Ce qui est intéressant dans ce cas, c’est que le produit Hytera intègre une fonction de roaming automatique, pas besoin d’ajouter une option. Quand nous commandons le système à l’usine, il est livré avec toutes les fonctions possibles. Il est donc facile pour nous de programmer ce dont nous avons besoin.

« En tout cas, le roaming est un scénario qui fonctionne vraiment bien. Voici un truc intéressant : le répéteur peut être programmé comme une balise. Si personne ne parle, s’il n’y a pas de trafic passant par ce répéteur, celui-ci doit avoir une balise pour signaler à toute radio balayant la DMR qu’il est actif, opérationnel et prêt à recevoir un signal. Et la radio peut alors passer en roaming sur ce site. »

« C’est un gros avantage », convient-il en riant. « Soit vous avez un client qui utilise vraiment le répéteur de manière que la radio le trouve, soit vous l’exploitez majoriatirement en mode balise. »

Mais il poursuit : « le réseau DMR de grande portée offre d’excellentes capacités de gestion et d’administration, tout simplement parce que vous pouvez programmer tous les répéteurs sur la radio. Vous pouvez même le configurer, par exemple, pour que la radio accède uniquement aux répéteurs 1, 2 et 3, mais pas 4, 5 et 6. C’est possible. Et si vous voulez les répéteurs 1, 5 et 6, aucun problème. »

« En cas de vol d’un terminal, vous pouvez l’éteindre ou neutraliser la radio. Nous pouvons retirer cet identifiant du système, pour qu’il soit impossible de s’y connecter et de communiquer. »

Capacité en termes de trafic

Avec un seul intervalle, un système conventionnel de ressources partagées peut prendre en charge jusqu’à 45 radios et trois ou quatre parcs d’entreprise, constate M. Scott. Même si ce niveau de charge est modeste, le système peut arriver à saturation. « Avec le Pseudo Trunking, vous pouvez booster le système jusqu’à 75 unités et l’ouvrir à 6 ou 7 entreprises sans qu’il y ait vraiment de conflits », assure-t-il. « Et c’est l’un des facteurs sur lesquels la solution Hytera a fait une grande différence. Le Pseudo Trunking nous a donné un avantage en termes de capacité de charge pour nos clients. »

« Évidemment, il faut que le choix soit efficace, car vous ne pouvez pas mettre deux compagnies de taxis sur le même système, sinon ils vont le noyer ! Il faut faire les bonnes associations et savoir parfaitement quels types de clients vous allez placer sur le système de Pseudo Trunking. »

Répartitions des bandes

Pour Crelosa, les radios DMR Hytera offrent une fonction très spéciale : elles permettent de diviser les fréquences de transmission/réception de manière non conventionnelle. Il est fréquent de devoir recourir à cette pratique au Guatemala et dans d’autres pays d’Amérique centrale, au lieu d’utiliser des bandes bien définies de 10 MHz ou 5 MHz, comme c’est généralement le cas en Europe. « Au Guatemala, en particulier, vous avez parfois 1 MHz, parfois 3 MHz, et parfois 10 MHz », observe M. Scott. C’est le Guatemala !

La solution à ce problème, poursuit-il, est relativement simple : vous contactez le fabricant de vos radios et vous lui demander de modifier tout son schéma de programmation.

Eh bien, Hytera l’a fait », ajoute-t-il. « Dans la version 2.0, Hytera proposera cette difficile répartition des bandes. Et je dois, très humblement, remercier l’équipe d’Hytera, parce qu’elle m’a écouté.

Enjeux du client

À l’origine, Crelosa exploitait des services analogiques, LTR et numériques mobiles pour des entreprises privées et les pouvoirs publics. Face à l’augmentation des exigences en matière de communication, Crelosa a progressivement pris conscience de l’infériorité de la radio analogique pour les services voix et données. Les utilisateurs se plaignaient souvent du réseau en raison de la qualité audio médiocre et des zones blanches. Certains services de taxi préféraient sans passer, car il n’offrait pas de capacités GPS suffisantes.

Dans le domaine de la sécurité publique, les usagers voulaient renoncer au service en raison du loyer élevé du matériel P25. Crelosa a donc décidé de remplacer progressivement le réseau existant par une solution Hytera DMR Trunking Pro.

Collaboration entre Hytera et Crelosa

  • Crelosa a adopté la solution Hytera DMR Trunking Pro, qui repose sur l’infrastructure Hytera, en 2012.
  • Dans un premier temps, quatre stations de base DMR ont été installées pour couvrir le centre-ville de la capitale.
  • Comparé au réseau analogique, le nouveau système DMR conçu par Hytera double la capacité de trafic et d’usagers, pour désormais prendre en charge jusqu’à 4 000 utilisateurs.

Atouts de la solution

  • Terminaux Hytera DMR Trunking : outre leur qualité audio supérieure, les produits DMR d’Hytera permettent un doublement de la capacité, soit un avantage en termes de charge pour le client. De plus, la technologie d’accès multiple à répartition dans le temps (TDMA), qui optimise l’autonomie des batteries, est très appréciée.
  • Puissante capacité de répartition : les clients sont également séduits par une autre caractéristique du système Hytera, la capacité d’interconnexion des réseaux via une liaison de données sur IP grâce au système de répartition DWS. Il est ainsi très facile de fournir des services de données polyvalents : SMS, messages d'état, et données GPS, par exemple.
  • Gestion de réseau à distance : ce système permet à Crelosa de gérer les utilisateurs et de surveiller l’état du réseau à partir du central, même si les stations de base sont éloignées du centre-ville.
  • Couverture réseau de grande envergure : grâce à des technologies de réception diversifiée et de couverture étendue, la solution Hytera DMR Trunking Pro répond parfaitement aux exigences de couverture du client.

Ce qui m’a séduit chez Hytera, c’est leur mode de fonctionnement : ils vous considèrent comme un membre de la famille. C’est très difficile à expliquer pour moi, mais c’est un sentiment d’appartenance qui pousse la relation bien au-delà des considérations commerciales. Et tout ce qu’Hytera m’a promis est devenu réalité. "

Stuart Scott, General Manager
Corporación Radio Electrónica (Crelosa)
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5 janvier 2017